Indochine – Festival de la Foire aux Vins de Colmar (17/08/07)

Publié le par Alex la Baronne

(NDLR 1 : ah, ah, G.T., je t'avais prévenu que ma chronique allait être pire que la  précédente !)

(NDLR 2 : à tous ceux qui se demandent pourquoi j'ai payé pour voir Indochine, je répondrais tout simplement que je n'ai pas payé)

Si le fait d'aimer se passe souvent de toute justification, le contraire en appelle généralement à des débats sans fin. Car pour certains fans hardcore, la critique de leur groupe favori équivaut à une attaque personnelle, une fatwa lancée contre leur bon goût. Alors balançons la bombe polémique tout de suite, histoire de mettre les choses au clair : je n'aime pas Indochine.

Voilà, c'est dit. J'ai bien conscience que cette assertion va faire bondir bien des jeunes filles en bas résille et ceintures cloutées. Les élitistes du rock vont quant à eux hausser les épaules d'un air las et me regarder défoncer une porte ouverte à grands coups de bélier… Le plaisir de la plume excuse bien des textes.

Coupons tout de suite l'herbe sous le pied à quelques lieux communs concernant les goûts et les couleurs, la tolérance envers le pékin moyen. On passera également sous silence les "Pourquoi tant de haine ?" lancés à grands renforts de trémolos bien-pensants, les arguments bancals stipulant que la longévité et le succès sont garants de qualité. Et par-dessus tout, on évitera les bons vieux poncifs hippies selon lesquels le respect et l'amour de son prochain passent par la validation inconditionnelle de tous ses dires. Car moi, les fans d'Indochine, je les respecte. Pour leur Foi inébranlable en quelque chose qui n'existe pas vraiment, mais qu'ils inventent jour après jour grâce à leur passion.

Car au fond, sur quoi repose l'empire indochinois ? Ebauchée au début des années 80, la formation des frangins Sirkis est en fait une pâle resucée franchouillarde des mortifères The Cure. Alors que ces derniers cartonnent à grands coups de khôl et d'excentricités capillaires, Nicola et Stéphane rêvent de les imiter. Un petit obstacle vient entraver ce beau projet cependant : Nicola admet ne savoir ni jouer ni chanter, bien qu'il ait tout de même le courage de monter sur scène. Qu'à cela ne tienne, les jeunes ambitieux bâtiront leur succès à la force de leur image. Mystérieux, volontiers glauque, le groupe mise tout sur une flopée de clichés capables d'émouvoir tout adolescent vulnérable émotionnellement : la mort c'est cool, le sexe dans les catacombes aussi, restons mômes c'est plus rassurant. Si dans un excès d'indulgence on pouvait encore pardonner au Peter Pan local de proférer de telles inanités à 22 ans, 26 ans plus tard, le malaise prédomine. En effet, quand un Nicola Sirkis version 2007 susurre "Est-ce que tu veux avoir du sexe avec moi ?" en exhibant son ventre blanchâtre à un parterre d'adolescentes surexcitées, on ne peut s'empêcher d'avoir envie d'appeler la sécurité. Mais que font donc les vigiles ?

Pourtant, par un amusant paradoxe, c'est encore quand le groupe est le plus con, qu'il s'auto caricature en se vautrant dans ses textes pseudo-baudelairiens (ah le spleen, quel fond de commerce inépuisable) et ses gimmicks simplistes, qu'il est le meilleur. Enfin, le plus drôle, comme le prouve un hilarant "Mao Boy" balancé à toute allure devant le docile public du Festival de la Foire aux Vins de Colmar. Malheureusement peu nostalgique, la setlist comptera tout de même un "Trois nuits par semaine" et un "Aventurier" capables de faire sautiller à reculons les plus récalcitrants. Quant au reste, à 48 ans, Nicola Sirkis n'y croit plus vraiment. Il chante les titres de ses 2 derniers albums, dont le très long "Alice & June", comme on va à l'usine, par réflexe et pour satisfaire les autres. Son public le soutient et s'amuse. Là réside sans doute le principal.

Retrouvez cette chronique sur Dark Side of the Rock

Publié dans Journal d'une groupie

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A
Oui, c'est marrant... Bon, il faut un peu faire attention quand on marche dans les allées car certains ont des trajectoires... sinueuses, mais on s'amuse bien quand même (ou à cause de ça ?) !
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A
Ah ! ça doit être quelque chose la Foire aux vins de Colmar !
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A
Oui, on peut également le voir comme ça... Pour l'usine, ce n'était pas vraiment sur un plan financier que je me plaçais, plutôt sur le fait qu'il se rend quelque part où il n'a pas envie d'aller...
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L
La comparaison à l'usine me semble un peu déplacée ou alors les usines payent mieux que je ne l'aurais pensé...<br /> Disons que depuis bientôt 3 décénnies ( ouah, j'imagine le Parc des Princes en commémoration... ), Sirkis fait son petit théâtre goth. On comprend que ca le fasse chier, mais tant que la pièce fait complet quelque part...
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A
Excuse-moi (ou pas), j'avais oublié de répondre à ton précédent commentaire dont la pertinence ne m'avait heureusement pas échappé : oui, dans une situation incongrue, il vaut mieux tout simplement tout mettre sur le dos des extra-terrestres. On n'y comprend rien et ça rassure !Sinon, oui, ce gras commentaire est la première agression dont a été victime Classe ou Crasse. Et je me vois pas parler des Pistols sans mal parler !
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