Je vous ai reniés
Les goûts et les convictions changent. Et avant de virer "vieille conne", je profite de ma maturité naissante pour renier mes délicieuses erreurs de jeunesse, souvenirs d'un temps ingrat que les moins de 16 ans connaissent quotidiennement…
U2
13 ans. Je désespérais de trouver l'âme sœur au son de "With or without you". 10 ans plus tard, j'ai manqué pleurer de gratitude quand Noël Gallagher a déclaré à Bono : "Joue "One" et lâche nous avec l'Afrique."
MTV
16 ans. Je n'ai jamais osé avouer pourquoi je parlais bien anglais. Il faut dire qu'après des années vautrée devant des animatrices aussi plantureuses qu'élevées au chewing-gum ricain, j'ai peu de mérite. Au menu de mes après-midis : clips sucrés de boys bands corsés, talk shows décérébrés et quelques grosses baffes musicales en guise d'exception. Car le premier clip sur lequel je suis tombée en allumant MTV n'était autre que "Black hole sun" de Soundgarden.
Muse
17 ans. Ne sachant pas quoi faire, j'entrai en prépa comme d'autres entraient en psycho. Histoire de meubler le temps. Et je l'ai sacrément bien meublé. Entourée de jeunes matheux aux dents aussi longues que leurs pantalons étaient courts (OK, je dramatise un peu), je commençai à me prendre atrocement au sérieux. L'œil cerné et le cheveu mou, je me mis à idolâtrer Matt Bellamy, un presque inconnu à l"époque. 7 ans plus tard, je loue encore modestement mon flair et repense nostalgiquement à "Showbiz", indéniablement mon album préféré du groupe.