Top Crasse 2006
Allez, rien que pour le plaisir de médire : voici le côté obscur du Top Classe 2006…
10. The Futureheads – The return of the berserker (News and tributes)
Si le premier album des Futureheads a bénéficié d'un effet de surprise mélioratif, les critiques ont estimé son successeur à sa juste valeur. Toujours aussi laborieuse, la chorale du Sunderland nous gratifie d'un "Return of the berserker" oppressant de bruits parasites. Pour preuve, même leur maison de disques n'y a pas résisté : les 4 garçons se sont faits virer comme des malpropres après le flop de "News and tributes". Affaire à saisir.
9. Razorlight – In the morning (Razorlight)
Avec Johnny Borrell, le leader de Razorlight, la mégalomanie confine au comique involontaire. Aveuglé par sa gloriole, le rouquin frisé ne recule pas devant rien, ceci grâce à un second album, soi-disant "proche de la perfection". A l'écoute d' "In the morning", soupe FM aux riffs estampillés Bono, le fou rire menace. Difficile de croire que le leader mercantile fut un (court) temps le bassiste des Libertines.
8. Placebo – Infrared (Meds)
La rebellion en moins, le glam sonne creux. Placebo en 2006, c'est un Brian Molko pédant se produisant dédaigneusement devant un escadron de groupies adolescentes masochistes. Une bien triste décadence. Car si "Infrared" n'est pas une si mauvaise chanson que cela, il lui manque l'âme. Il lui manque donc tout.
7. Keane – Crystal ball (Under the iron sea)
Bien qu'aujourd'hui empêtré dans une sombre histoire de dépendance au porto, Tom Chaplin reste l'idole des jeunes filles sages avec sa bouille de gentil poupon. "Under the iron sea", le 2è album de Keane, se vautre dans la même erreur que son prédécesseur avec la même réussite financière. Et pourtant, il ne faut pas être fin musicologue pour constater qu'un groupe de pop sans guitares ressemble un peu à un branleur friqué sans Porsche. "Crystal ball" évoque par conséquent une imitation plus synthétique de U2. Effroyable.
6. Snow Patrol – Chasing cars (Eyes Open)
L'Irlande a engendré de belles aberrations. Après U2 et les Corrs, Snow Patrol reprend le flambeau d'une pop niaiseuse et dégoulinantes avec son tube "Chasing cars". Largement de quoi plaire en France, donc.
5. U2 – Best of
Il faudrait quand même veiller à ne pas se foutre de la gueule du chaland. Et pourtant, fort de son statut de groupe mythique, U2 se le permet sans essuyer la moindre critique. Et pourtant, 3 best of en 8 ans, avouez que c'est quand même un peu tenter de remplir des caisses déjà pleines. Et curieusement, je ne suis pas sûre que le Tiers Monde en profite tant que cela.
4. Hard Fi – Cash Machine (Stars of CCTV)
Un des albums les plus laids jamais composés. "Cash machine", ses chœurs dissonants, sa longueur pédante, reste la quintessence d'une fameuse erreur d'appréciation des majors. Vivement le 2è album et le placard.
3. Gniarls Barkley – Crazy (St Elsewhere)
Jeu de mots affligeant mis à part, ce titre me rend dingue. Plein d'une soul laborieuse et galvaudée, "Crazy" suscite pourtant l'engouement général et les louanges pleuvent sur les énigmatiques Gniarls Barkley. Seule contre le monde entier (ah, ah on se croirait chez Claude François), je ne comprends pas pourquoi.
2. Muse – Hoodoo (Black holes & revelations)
Un grand éclat de rire. Comment accueillir la chose autrement ? Boursouflé, ronflant, pseudo-mystique, "Black holes & revelations" n'a pas fini de fasciner les jeunes en quête de sensations fortes. Et à juste titre. Car souvent, comme pour ce "Hoodoo" pathétique, la nullité totale côtoie le second degré durant ce quatrième album. Malheureusement, Matt Bellamy n'a pas l'air décidé à se ressaisir.
1. The Killers – Sam's town (Sam's town)
Voici nos grands gagnants. Pourtant mis sur les rails avec un "Hot Fuss" souvent décrié à tort, les Killers font jubiler leurs détracteurs avec "Sam's town". Avec ses chœurs Queen-ants et son lyrisme déplacé, ce titre éponyme a de quoi faire fuir n'importe qui. Dont moi.