The Dandy Warhols - 13 tales from urban bohemia (2000)

Publié le par Alex la Baronne

Note album : 9,5/10

 

N°182 des ventes aux USA. Un meilleur classement insignifiant, indigne même de cet album pourtant composé par des américains pur jus. Décidément, les masses préfèreront toujours les frasques alcoolisées et la frime clinquante au talent discret. Une bénédiction pour de nombreux artistes, qui expriment souvent mieux leur créativité dans l'ombre. Entourés d'un noyau dur de fans inconditionnels, les Dandy Warhols attendent la reconnaissance du grand public depuis 10 ans déjà, même si la critique et l'Angleterre réservèrent un très bon accueil à leur 3è opus,  sorti en Septembre 2000. 

 

Chef d'œuvre mésestimé, "13 tales from urban bohemia" se classe indéniablement parmi les plus grands albums alternatifs et rivalise même avec le titanesque "OK Computer", la tristesse en moins. Novateur, éclectique, singulier, le quatuor de Portand parachève ici un sublime mariage des principaux courants musicaux actuels. Cette fusion exemplaire transporte sur des terres aussi grandioses que dépaysantes, du désabusé "Solid" aux violons hindouisants de "Nietzsche", présent sur la bande originale  d'"Anti trust". Utilisé dans de nombreuses séries et publicités, le pop "Bohemian like you" révèle une facette enjouée fort plaisante. Fort d’une diversité bienvenue, ce disque prend également une dimension sensorielle supplémentaire grâce aux visions que son écoute engendre immanquablement. Touchée au cœur par maintes mélodies enchanteresses, l'imagination galope dans la prairie onirique de ces 13 contes modernes sans même se reposer un seul instant. Un chef indien au visage impassible et buriné apparaît avec l'épique western "Big indian", une fée aérienne surgit lors des choeurs angéliques de "Sleep". Vêtu d'une chemise à carreaux, un jeune "Country leaver" quitte sans regret la ferme familiale haïe avec ses guitares texanes. En outre, ces morceaux variés s'enchaînent et se complètent très naturellement pour former un ensemble d'une harmonie puissante. Le fabuleux "Godless", soutenu par une guitare sèche et une trompette vibrantes, laisse ainsi la place au planant "Mohammed", tandis que l'incisif rock "Horse Pills" précède idéalement la magnifique ballade folk "Get off", où des chœurs amusants contrastent avec la lassitude des textes. Partout, la voix caverneuse et un poil m'en foutiste de Courtney Taylor fait merveille, notamment durant une fin de disque plus électrique ("Shakin'", "Big indian") et tout aussi réussie.

 

D'une perfection rarement égalée, "13 tales from urban bohemia" touche jusqu'aux sensibilités les plus enfouies, perdues malgré elles dans une douce rêverie presque miraculeuse. Ce voyage troublant au cœur d'un monde personnel et universel permet ainsi d'oublier quelques instants un quotidien parfois oppressant de pragmatisme.

 

Classe : "Godless" (et beaucoup d’autres)

Crasse : "The Gospel"

Publié dans Pop rock classe

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M
ce disque est un es meilleurs pour moi de cette décennie ...mais je te trouve dure avec son successeur, Welcome to the monkeys house, que j'aime bien aussi
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A
Oui, quel disque ! Presque tous mes amis le possédant le citent parmi leurs favoris... On dit souvent que la majorité a tort, mais pas cette fois !
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T
Oh oui, il est vraiment excellent ce film...il passait sur Canal + le mois dernier d'ailleurs, si mes souvenirs sont bons...<br /> Quant à "13 Tales...", une merveille. Sans aucun un des rares disques sortis ces dernières années qui soit un futur classique...
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A
Oki merci du résumé ! Il va vraiment falloir que je regarde ça !
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C
Oui, c'est ça, les deux groupes amis dont les chemins se séparent par la force des évènements. D'un côté les Dandy qui voient s'ouvrir les portes du succès, de l'autre le Johnstown qui s'enlise au gré des frasques turbulentes du leader Anton Newcombe (un roman à lui tout seul !)...
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