Franz Ferdinand - Franz Ferdinand

Publié le par Alex la Baronne

Note album : 10/10

Une bonne bagarre de saloon peut paradoxalement se révéler fédératrice, surtout quand elle implique des hommes talentueux.  Un beau soir alcoolisé de 2002, Nick Mc Carthy, surnommé Mc Car-thief en raison de sa propension à "emprunter" la première Twingo se dressant sur sa route, entra en collision fortuite avec une bouteille de vodka. Si belle opportunité ne pouvait décemment se manquer. Ledit breuvage appartenait cependant à un certain Alex Kapranos,  qui n'hésita pas à jouer des poings selon une vieille tradition britannique. Sous la menace, Nick acquiesça lorsque son agresseur lui demanda s'il savait jouer de la batterie. Ce mensonge diplomate lui permit de seconder à la guitare le charismatique chanteur, jusque là  accompagné du bassiste Bob Hardy et de Paul Thomson. Ce dernier se laissa finalement convaincre de renoncer à la gratte pour passer derrière les futs. A l'occasion de son premier concert, le quatuor choisit comme nom de scène Franz Ferdinand, en hommage à l'archiduc autrichien dont l'assassinat déclencha la première guerre mondiale.  Bien solennel pour un groupe qui se destinait simplement à "faire danser les filles".

Au cours des mois suivants, ces adeptes du rock disco écumèrent les bars de Glasgow avec un succès croissant. Sous l'égide du label indépendant Domino Records, la formation sortit un premier EP, "Darts of pleasure", suffisamment accrocheur pour attiser la curiosité des critiques avant l'album éponyme, paru en Décembre 2003.

L'explosion médiatique survint quatre mois plus tard grâce au colossal  hit "Take me out", véritable fusion de 2 airs radicalement opposés. Enthousiasmé par ce son si élégamment rétro, le public se rua chez les disquaires et découvrit avec stupéfaction une avalanche de tubes touchants et soignés, à l'instar du  magnifique "The dark of the matinée". Servi par sa classe surannée et la présence scénique de ses 2 guitaristes, Franz Ferdinand partit à la conquête du monde avec une facilité déconcertante. Au total, le groupe écoula plus de 2 000 000 d'albums en deux ans.

D'une brièveté regrettable, "Franz Ferdinand" procure un sentiment de vitalité nouvelle grâce à des hymnes aussi hédonistes que désabusés ("Jacqueline", "Cheating on you"). Cette légèreté s'exprime au fil de textes entraînants, brillamment soulignés par des chœurs ludiques ("Tell her tonight, "Michael"). Chaque chanson réserve son lot de surprises et de variations inattendues, telles l'explosion germanique de "Darts of pleasure" ou la fin romantique de "Come on home". Le raffinement de leurs clips et de leur artwork, directement inspirés de l'art russe moderne, ajoute encore à la perfection d'un album dont la simple écoute donne une furieuse envie d'imiter les chorégraphies dégingandées d'Alex le Ténébreux.

Classe : "The dark of the matinée"

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Publié dans Pop rock classe

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A
Oui, on peut dire sans se tromper que les filles aiment beaucoup Franz Ferdinand (moi la première...).<br /> Par contre, j'ai tellement entendu "Take me out" que ça m'a un peu lassée, en dépit de ses qualités évidentes. Je préfère "The dark of the matinée" pour ses paroles poétiques qui ne tombent jamais dans le mièvre ou "Darts of pleasure", qui comme "Take me out" a une variation totalement inattendue !
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C
c'est vrai que les filles aiment bien danser dessus !<br /> et "Take me out", quand même, vraiment sympatoche ce single.
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